Après deux ans d’expérimentations et de recherches, je suis très heureux de vous dévoiler les premières images de ma nouvelle création « L’homme montagne » :
Une BD-CONCERT adaptée de la magnifique et si inspirante BD d’ Amélie Fléchais (illustrations) et Séverine Gauthier (texte).
L’HISTOIRE
Grand-père s’apprête à partir une dernière fois, seul. Son petit-fils lui demande de retarder son voyage et de l’attendre, le temps pour lui de trouver le vent capable de soulever les montagnes qui ont poussé sur son dos. Commence alors pour l’enfant un merveilleux périple initiatique…
Les thématiques des racines, des traces que l’on laisse, des éléments naturels y sont déployés très oniriquement et m’ont donné envie de réaliser cette adaptation en spectacle musical.
En écho au travail de l’image, j’ai souhaité mêler musique acoustique, électronique et numérique en privilégiant une musique organique qui soit interprétée entièrement en direct. Je démarre chaque concert avec un ordinateur qui n’a aucun sons pré-enregistrés. Sur scène, je suis le narrateur, je raconte l’histoire de cette BD à l’aide de différents médias : la vidéo avec la BD projetée sur différents supports, la musique et les chansons interprétées en direct. Pendant les séquences dialoguées, afin que les enfants dès 4 ans, qui ne savent pas encore lire, puissent comprendre l’histoire, et afin de rendre plus sensibles et réels ses personnages, je diffuse des voix-offs pour chacun d’entre eux. A cet effet, j’ai enregistré les voix des comédien.e.s (Virginie Guilluy, Sève Laurent, Iwan Laurent, Hugues Charbonneau) mais aussi mon fils Thomas pour le personnage du petit garçon et Oscar pour l’une des pierres.
Sur ces séquences, je dialogue musicalement avec l’image et les voix offs à travers des paysages sonores épurées à partir de pierres sonores (improvisations enrichies de traitements électro-acoustiques) mais aussi de boucles de claviers/guitares/chant, des automates sonores et de bruitages enregistrées en direct.
Les instruments «traditionnels» utilisés sont des claviers, guitares et amplis des années 60/70 : un pianet hohner, un synthé analogique MOOG MG-1, une guitare éléectrique fender télécaster, et aussi un vieux ukulélé. Ces instruments «anciens» et plus difficiles à jouer qu’un clavier maître pilotant des samples sur ordinateur ont été choisi pour leur sonorité authentique, leur dynamique, leur sonorité organique et surtout leur résonnance avec l’histoire.
Chacune des cinq séquences d’ellipses racontées par le « narrateur » est transformée en chanson. Arrangées de façon plus conséquente que les musiques des passages dialogués, mon intention a été d’utiliser pour ces chansons les mots de l’auteure sans les reformuler. Cette contrainte induit un rythme original et un phrasé à inventer pour chaque mot mais aussi une composition musicale qui induit une cohésion globale.
La pierre et le vent sont les deux éléments centraux dans cette histoire. Mon intention principale dans ce spectacle est, comme dans le récit, de réussir à leur donner vie de façon sonore et musicale.
Pour cela, en plus d’utiliser des instruments «classiques», j’ai travaillé avec l’entreprise de tailleurs de pierres « Maillard et maillard » de Lanhélin pour créer des pierres sonores. Inspirés par le travail de Pinuccio Sciola, nous avons exploré les différentes possibilités sonores de la pierre locale (Bleu de Lanhélin et Diorite) et de la pierre calcaire.
L’auteure utilise le zoomorphisme et l’antropomorphisme pour donner vie à ses personnages : l’arbre, au vent, les pierres, les bouquetins, etc… En cherchant comment «donner vie» musicalement et physiquement, j’ai progressivement abouti à la création d’automates sonores. Etant principalement chanteur, guitariste et clavieriste, j’ai cherché à créer des instruments automatisées différents de ces derniers : en particulier des percussions. Pour déclencher mécaniquement l’impact des mailloches sur les percussions, j’utilise différent type d’électro-aimants (solénoïdes). Les premiers automates créés pour le spectacle sont : une grosse caisse et un rimshot calebasses (en forme de montagne), des ventilateurs oiseaux (simulant des battements d’ailes), un volcan caisse-claire, un oiseau noix de coco (représentant l’oiseau de l’histoire), des charleston noisy à partir d’un compresseur d’air (électro-vannes pilotées numériquement), un éoliphone (réalisant les bruitages du vent avec un moteur piloté numériquement), une rhombe d’oiseau (appeau avec un moteur piloté numériquement) et une cymbale montagne. Chaque élément est éclairé automatiquement uniquement lorsqu’il s’active. Ils sont déclenchés via une programmation sur ordinateur pour un accompagnement (type percussions/batterie) en direct de mes musiques/chansons.
Les différents automates sont composés d’éléments mécaniques : solénoïdes (électro-aimants), moteurs (eoliphone, rhombe oiseau), électrovannes (charleston noisy par jet d’air provenant d’un compresseur d’air), ventilateurs (envol d’oiseau). Sur chaque solénoïde sont fabriqués des adaptations sur mesure. Par exemple, pour y entraîner des mailloches qui frappent les objets sonores. Le passage de mes prototypes «légers et peu solides » a une version «solide et prête pour une tournée» (mêlant construction en métal et en bois) a été réalisée brillamment par François Marsollier. De plus, afin de pouvoir piloter ces éléments mécaniques et leurs éclairages depuis l’ordinateur « séquenceur musical», plusieurs systèmes low-tech ont été conçus sur-mesure. A base d’Arduino/Teensy reliés en USB à l’ordinateur, je réalise de premiers prototype sur breadboard ainsi que la programmation logicielle pour transformer le signal MIDI provenant de l’ordinateur en impulsion électrique (24V/80A max) vers les électro-aimants, electro-vannes, ventilateurs, moteurs et lumières. Ceux-ci sont ensuite perfectionnés, dupliqués (notamment pour gérer 32 sorties) sous forme de cartes électroniques conçus sur mesure par 770 circuits.
Pour la création sonore de la rencontre du petit garçon avec les pierres-moutons dévalant la pente de la montagne, j’ai créé un instrument sur-mesure mettant en exergue le côté ludique de la scène. S’inspirant du jeu le «mur de la chance», j’ai créé une montagne de la chance où lâcher des palets de bois sur une montagne (planche en bois découpée inclinée) couverte de pics. A chaque fois qu’une pierre touche un pic, un son est joué (note sur un synthé analogique) et le pic touché est rétro-illuminé par une LED. Ce qui m’intéresse ici est de pouvoir créer une musique aléatoire évoquant les aspects aléatoires omniprésents dans la nature.
Pour la conception des pics de la montagne de la chance, j’ai utilisé des capteurs «pics». Le déplacement d’un capteur «pic» (fin de course) provoqué par la pierre touchant le mécanisme déclenche l’envoi d’une note midi vers l’ordinateur.
VIDEO Réalisé avec l’équipe de vidéastes/réalisateurs Chromao, le montage vidéo de la BD s’appuie sur de multiples techniques cinématographiques pour induire du mouvement et du rythme à l’image : animations ajoutées sur l’essentiel des images, travelling, zoom, transitions, etc… Certains changements de plans sont déclenchés par la musique afin qu’elle puisse induire son propre tempo et s’adapter à la mise en scène. L’image ne sera pas toujours présente pendant le spectacle: entre chaque chapitre de l’histoire des passages purement musicaux et des focus sur scène seront privilégiés.
MISE EN SCENE & SCENOGRAPHIE
La mise en scène du spectacle a été réalisée par Virginie Guilluy. Elle inclut un travail sur mes postures, l’interprétation, mes déplacements, les interactions avec les automates, la scénographie, mon costume.
La scénographie autour de mes instruments et derrière l’automate musicien ont été fabriqués par Sarah Williams pour les modules 3D en carton et par François Marsollier pour les modules en bois ou en métal. L’intention est ici de faire écho sur le plateau à des éléments marquants de la BD: montagnes, arbres, oiseaux.
Les premières représentations du spectacle ont eu lieu à la Barre-de-Monts en Vendée le samedi 12 Mars pour le Festival « Faites de la BD » où Amélie et Séverine serons aussi présentes pour dédicacer !
Musique / chant, conception et pilotage des automates, programmation et bidouilles électroniques : Sam Verlen
Animations et montage vidéo : Chromao(Johann Menier, Bruno Pelluault, Amélie Dequecker)
Voix off : Hugues Charbonneau, Thomas Vermeulen, Sève Laurent, Mahaut et Tess Cabannes, Oscar Vermeulen, Iwan Laurent, Virginie Guilluy
Regard extérieur et scénographie : Virginie Guilluy
Décors en cartons et peintures des décors : Sarah Williams Mesartspla
Régie son, création sonore multi-canal : Jérémy Rouault
Régie lumière, décors en bois, réalisation des automates : François Marsollier
Création de la Pierre sonore : Entreprise Maillard et Maillard
Réalisation de la télécommande électronique pour les automates : Régis Cocagne avec les conseils bienveillants de Christian Fromentin
Chemise : Alinoé couture
Partenaires : Centre Culturel de Liffré (35), Centre culturel Le Grand Logis à Bruz (35), MJC Pacé (35), Espace Palante à Hillion (22), Centre culturel de La barre de monts (85), La Péniche Spectacle – Rennes (35), Le département 35, la DRAC
Production et diffusion : Artoutaï Productions